En politique, le saut dans l’inconnu comporte toujours certains risques.
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Bruno Bonnell, investi dans la 6e circonscription du Rhône pour affronter l’ex-ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem, est l’exemple le plus parlant. Ancien patron d’Infogrames et d’Atari (entreprises de développement de jeu vidéo), ce chantre de la révolution robotique a été un important pourvoyeur de dons privés pour Emmanuel Macron, via son puissant réseau lyonnais. Il est le référent de LREM dans le département du Rhône.
Acrobaties financières douteuses
Cet entrepreneur “hyperactif qui rêve en permanence d’avenir”, comme dit de lui sa collaboratrice dans un portrait publié dans Libération en 2013, n’est pas exempt de zones d’ombre. Bruno Bonnell était accusé d’avoir, en tant que directeur général d’Infogrames, “artificiellement fait varier le cours de son titre” à travers des cessions d’actions réalisées sans l’aval de l’AMF. Il n’empêche, sa société a été condamnée à verser 40 000 euros. Autre détail gênant: le fait que l’entrepreneur, selon un jugement de divorce du tribunal de Lyon rendu en 2011, ait “entièrement restructuré son patrimoine (…) afin d’éluder l’impôt de
Deux sociétés au Delaware
Par ailleurs, comme l’a relevé le site d’enquête Mediacités, Bruno Bonnell est propriétaire de deux sociétés, BB26 et Navya, basées dans l’Etat américain du Delaware, paradis fiscal notoire qui compte davantage d’entreprises domiciliées que d’habitants. Un haut lieu de l’évasion fiscale, où sont immatriculées 65% des 500 plus grosses firmes mondiales. Les taxes y sont inexistantes, aucune activité réelle n’est exigée pour y créer une société et le nom des propriétaires n’est pas demandé. “Tout est transparent”, argue pourtant le candidat LREM.
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Un document financier émanant d’Atari confirme que cette grande société de développement de jeux vidéo, un temps dirigée par Bruno Bonnell, a bien créé la SARL BB26. L’ex-patron a néanmoins dû rentrer des Etats-Unis pour des raisons familiales, interrompant ipso facto le lancement de cette nouvelle aventure. Quant à Navya, elle a été créée par une société mère dont Bruno Bonnell préside le conseil de surveillance, et dont l’objet est de fabriquer des véhicules sans chauffeur. Une manière, pour l’intéressé, de “protéger la marque”. “Le Delaware n’est pas qu’un paradis fiscal, c’est aussi un lieu où l’on peut monter des sociétés rapidement”, selon Bruno Bonnell, qui affirme dans Mediacités que “la notion de paradis fiscal est relative et nouvelle”. + Plus d’actualité sur : La République en marche (LREM), le parti d’Emmanuel MacronComités locaux, tirage au sort, REM dévoile son nouvel organigramme